Et si...

Encore lundi, encore une journée à se demander et si, et si... Je commence encore en retard, j'ai des projets, mais j'ai de la difficulté à tout mettre en oeuvre, à partir la machine, simplement être efficace : paufiner ce cours, choisir cet exercice plutôt qu'un autre, répondre à des besoins que moi-même j'invente. Les fins de semaines sont difficiles à orchestrer, car je fonctionne différemment des autres. Pour moi les fins de semaine sont dédié à la production de plaisir par l'action. Donc j'aime faire beaucoup trop de chose pour le temps que nous avons et je suis donc très déçu lorsque les autres membres de l'équipe sont évachés pour se relaxer, se prélasser et foutre le bordel dans ma quiétude travaillante. Enfin, les moulures sont presque posées, l'îlot de cuisine attend depuis 2 ans, les comptoirs aussi. Et la liste s'allonge toujours et encore, car je n'ai aucun répis. C'est une jouissance de se retrouver à la quincaillerie ou à la boutique du tissus.
Par simple soucis de rêvasserie... et si j'étais seule? Est-ce que j'en ferais plus? Est-ce que j'arriverais à me décoller moi-même de tous ces objets qui hante notre existence... Arriverais-je seule à atteindre la productivité souhaitée. Veine réflexion qui s'estompe dans une mare visqueuse, engloutissant les espoirs de liberté qui n'existent qu'entre mes neuronnes. Car la vie que j'ai choisi est parsemé de doutes et d'éphémères joies quotidiennes. Loin des grandioses personnes qui aspirent à explorer un éventail de cieux que ma tête m'interdit de visualiser.